Il y a près de vingts ans, Mathias Derboret fut le premier être humain à poser le pied sur la planète des Boonies. Jusqu'à hier, la célèbre fusée du fondateur était exposée au musée. Du jour au lendemain, elle avait disparu, et son socle était vide lorsque le directeur vint chercher ses clefs.

          Les gardiens n'avaient rien vu. La nouvelle se répandit et atteignit les oreilles de Marlène, la directrice de l'école des Boonies, et celles des professeurs. Comment la fusée avait-elle pu se volatiliser ainsi ? La veille, le soir du 31 mars, les gardiens avaient évacué les derniers visiteurs et avaient fermé les portes. C'était une journée banale, à première vue. En réfléchissant, Marlène rejeta l'idée d'un attentat terroriste, car c'était une simple fusée, et non le symbole d'une religion ou de quelque chose de ce genre. Puis elle pensa à la date. "Mais bien sûr... s'exclama-t-elle soudain. C'est le premier avril !"

         Le vol de la fusée serait donc une énorme blague ? Quelques heures plus tard, alors que Marlène écoutait attentivement les informations à la radio, elle apprit que la fusée avait été ramenée, un peu plus tôt dans la matinée, par les voleurs. En réalité, ils avaient voulu faire revivre l'époque de la colonisation de la planète des Boonies. Les trois farceurs avaient rempli le réservoir et avaient fait le tour de la planète, pour la faire voler une dernière fois dans l'espace infini.

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